On ne se lève pas un matin en se disant : “Je suis devenu aidant.”
La plupart du temps, et notamment quand on est aidant d’une personne âgée, ça commence doucement. On accompagne son parent à un rendez-vous médical. On l’aide à remplir un papier. On passe faire quelques courses. . “C’est normal avec l’avancée en âge d’avoir besoin d’un peu d’aide“. Rien d’extraordinaire, juste des petits coups de main.
Puis, au fil du temps, ces gestes s’accumulent. On appelle plus souvent pour s’assurer que tout va bien, on organise son planning car on voit bien que ça devient difficile pour lui, on vérifie que tout va bien dans la maison, en dehors… Et sans vraiment s’en rendre compte, on a pris une place essentielle dans sa vie. Et notre sens des responsabilités vis-à-vis de notre proche ne fait ensuite qu’augmenter.
C’est ça, être aidant : accompagner régulièrement un proche âgé dans son quotidien, même pour de petites choses.
Le mot peut paraître compliqué, trop grand, presque officiel. Mais la réalité est toute simple : dès qu’on aide son parent de façon régulière, on est déjà aidant.

Être aidant, qu’est-ce que ça veut dire ?
Un aidant, c’est tout simplement une personne qui accompagne un proche en perte d’autonomie.
Ce proche est souvent un parent âgé, mais cela peut être aussi un conjoint, un voisin ou même un ami.
Aider, ce n’est pas toujours porter physiquement ou gérer une maladie grave. Ça peut être des choses très simples :
vérifier que le frigo est rempli,
rappeler un rendez-vous,
s’occuper de papiers administratifs,
passer un coup de fil tous les soirs,
organiser une sortie,
être là, tout simplement.
On peut donc être aidant sans même mettre ce mot dessus. Beaucoup de personnes le sont sans le savoir.
Comment devient-on aidant ?
Il y a deux chemins possibles.
Parfois, tout bascule d’un coup : une chute, une hospitalisation, un diagnostic. Le besoin d’aide devient évident, immédiat.
Mais le plus souvent, quand il s’agit d’aider un proche âgé, on glisse doucement dans ce rôle. On rend un service, puis deux. On se dit que ce n’est rien. Et petit à petit, les tâches s’accumulent. Ce qui semblait être un petit coup de main devient une habitude, puis une responsabilité.
C’est pour ça que beaucoup de familles ne se reconnaissent pas dans ce mot “aidant”. Parce qu’elles n’ont jamais eu l’impression de “prendre un rôle”. Elles ont juste avancé étape par étape, jusqu’à se retrouver très impliquées.
Pourquoi il est important de se reconnaître aidant tôt ?
Chez Toutpourlesaidants.com, nous pensons qu’il est essentiel de se reconnaître aidant dès les premières aides, même petites.
Pourquoi ? Parce que l’avancée en âge suit toujours le même chemin : le déclin ne s’inverse pas.
Un parent peut aller mieux après une hospitalisation, retrouver un peu de force, mais globalement, les capacités physiques et cognitives diminuent avec le temps.
Ce qui aujourd’hui n’est qu’un papier à remplir ou un rendez-vous à accompagner deviendra bientôt plus fréquent, plus nécessaire. Et si on ne se rend pas compte qu’on est déjà aidant, on risque de se retrouver un jour avec une charge énorme, sans avoir eu le temps de s’y préparer.
Se reconnaître aidant tôt, c’est :
comprendre que la charge va forcément grandir,
chercher du soutien avant d’être débordé,
mieux organiser sa vie personnelle et professionnelle,
garder de la place pour rester fils, fille, conjoint… pas seulement “gestionnaire”.
Être aidant ne veut pas dire effacer son rôle de proche
Beaucoup de personnes hésitent à se dire “aidant”. Elles craignent que ce mot vienne transformer la relation avec leur parent. Comme si “être aidant”, c’était ne plus être l’enfant, le mari, la femme… mais seulement un organisateur ou un soignant.
En réalité, c’est l’inverse.
Quand on ne se rend pas compte qu’on est aidant, on se laisse vite absorber par les tâches pratiques : courses, papiers, rendez-vous, organisation. Peu à peu, ces choses prennent toute la place, et on perd les moments de complicité.
Se considérer aidant tôt, c’est une façon de dire : « Oui, je l’aide au quotidien, mais je veux aussi garder du temps pour rire, discuter, profiter de lui. »
C’est une manière de protéger la relation, de ne pas se laisser engloutir par la logistique.
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On n’est jamais seul aidant (on ne devrait en tout cas jamais l'être...)
Un autre piège, c’est de croire qu’un aidant doit tout faire seul.
Mais ce rôle ne devrait jamais être porté par une seule personne.
Reconnaître qu’on est aidant, c’est aussi accepter de partager. Avec les frères et sœurs, avec d’autres proches, avec des voisins, avec des services extérieurs. Plus tôt on le fait, plus on garde de légèreté dans la relation avec son parent.
Déléguer une partie du ménage, confier les courses à une aide, demander un relais ponctuel… ce n’est pas abandonner. C’est au contraire une façon de continuer à être disponible pour les moments qui comptent vraiment.
Être aidant, entre défis et richesse
Il ne faut pas se mentir : être aidant, c’est parfois difficile.
Ça prend du temps, ça demande de l’énergie. On jongle entre son travail, ses enfants, ses responsabilités personnelles… et les besoins grandissants de son parent. La charge mentale est réelle.
Mais c’est aussi un rôle riche. Beaucoup d’aidants disent avoir redécouvert une complicité avec leur parent. Des moments intenses, des discussions profondes, un lien qui se renforce.
Être aidant, ce n’est pas seulement “donner”. C’est aussi recevoir : de la reconnaissance, de la tendresse, parfois des confidences qu’on n’aurait jamais entendues autrement.

En conclusion : se considérer aidant, c’est un pas de plus vers l’équilibre
Se considérer aidant, ce n’est pas une faiblesse.
Ce n’est pas se décharger de ses responsabilités. Ce n’est pas “avouer qu’on n’y arrive pas”.
C’est au contraire un geste de lucidité. C’est comprendre que dans la vie, les besoins de nos parents vont forcément grandir, et que pour continuer à être là, il faut aussi se préserver.
Se reconnaître aidant tôt, c’est protéger son énergie, son équilibre, sa relation avec son parent. C’est se donner le droit de rester avant tout fils, fille, conjoint… et de continuer à partager des moments simples, même quand la vie devient plus exigeante.
Et c’est exactement l’objectif de Toutpourlesaidants.com : aider les familles à voir plus clair, à trouver des solutions, et à vivre ce rôle autrement, avec plus de sérénité.
La dernière campagne de sensibilisation à l’aidance du CNSA