On parle souvent de l’âge comme d’une donnée fixe : 72 ans, 84 ans, 59 ans…
Mais cette façon de compter nous empêche de vraiment voir, sentir et accompagner ce que vivent les personnes, de les voir pour ce qu’elle sont encore et ce qu’elles peuvent accomplir. Car il n’existe pas un âge, mais bien plusieurs : l’âge chronologique, l’âge physiologique, et l’âge ressenti.
Changer de regard sur ces réalités, c’est ouvrir la voie à une manière de vieillir plus libre, plus joyeuse, plus personnelle. Et bien plus inspirante.
L’âge chronologique : uniquement un repère administratif
L’âge chronologique, c’est celui qu’on mesure en années, à partir de la date de naissance. C’est en fait l’âge administratif, celui qu’on inscrit sur les papiers d’identité, qui détermine l’accès à des droits (retraite, permis, tarifs…), qui sert dans les statistiques, les études, les formulaires. Il est pratique, objectif, universel. Mais il est aussi trompeur…
Deux personnes nées la même année peuvent avoir des santés, des histoires, des énergies et des envies très différentes.
Pourtant, l’âge chronologique reste dans l’imaginaire collectif un critère de jugement : on l’associe à des capacités, des goûts, voire à une place dans la société. C’est là que le décalage commence.
L’âge physiologique : la réalité de la sénescence
L’âge physiologique, c’est celui que vit le corps. Il reflète l’usure ou la vitalité de nos organes, de notre système cardiovasculaire, de notre masse musculaire, de notre mémoire, etc. Il ne suit pas toujours la même cadence que l’âge chronologique. Certains septuagénaires ont un âge biologique équivalent à celui d’un quadragénaire actif, et inversement.
Ce processus de vieillissement biologique est appelé « sénescence ». Et contrairement à une idée reçue, il ne commence pas à 60 ans, mais bien plus tôt. Dès la fin de l’adolescence, certaines fonctions biologiques entament leur lente diminution. La masse musculaire, par exemple, commence à décliner autour de 30 ans si elle n’est pas entretenue. La densité osseuse diminue progressivement. La peau perd de son élasticité. Le rythme du métabolisme ralentit.
Une étude publiée en 2021, menée par une équipe internationale sur plus de 1 000 individus, a mis en évidence que l’âge biologique varie considérablement d’un individu à l’autre, même à âge chronologique identique. L’analyse de biomarqueurs (comme les taux de cholestérol, la tension artérielle, les capacités pulmonaires ou encore la glycémie) permet de calculer un âge physiologique plus précis et plus représentatif de l’état de santé global.
Autre exemple marquant ressorti dans cette étude : à 45 ans, certaines personnes présentaient déjà un âge biologique équivalent à 60 ans, tandis que d’autres conservaient un profil biologique plus proche de celui d’une personne de 30 ans. Ces différences s’expliquent par des facteurs liés à l’hygiène de vie, à l’environnement, au stress, et au niveau d’activité physique.
L’âge physiologique se mesure, il se comprend… et il peut, dans une certaine mesure, s’améliorer.

L’âge ressenti : comment on se perçoit
C’est peut-être le plus surprenant : de nombreuses études montrent que la plupart des adultes se sentent plus jeunes que leur âge réel. Et plus on avance en âge, plus l’écart se creuse. Une étude danoise réalisée sur plus de 1 400 personnes de 20 à 97 ans indique qu’à partir de 40 ans, les participants se sentent en moyenne 20 % plus jeunes que leur âge chronologique.
Ce décalage ne relève pas de la coquetterie. Il a des effets tangibles sur la santé. Des recherches menées par l’université de Heidelberg ont montré qu’un âge subjectif plus jeune est associé à une meilleure mémoire, une meilleure santé cardiovasculaire, un risque plus faible de dépression, et même une plus longue espérance de vie.
L’âge ressenti ne dépend pas uniquement du regard des autres. Il est nourri par ce que nous vivons : notre sommeil, notre activité physique, notre vie sociale, notre capacité à faire des projets. Une nuit blanche peut nous faire ressentir dix ans de plus. Un projet enthousiasmant peut en rajeunir tout autant.
Ce qui compte, c'est ce qu’on vit, pas le nombre de bougies sur le gâteau
Repenser l’âge, c’est décider de se reconnecter à son état réel, et non à un chiffre. C’est choisir d’habiter pleinement son corps, son envie, sa liberté. Ce n’est pas nier les limites biologiques, ni refuser les années qui passent. Mais c’est refuser de s’y réduire. C’est ouvrir un champ plus large : celui des perceptions, des possibles, des relations.
En valorisant l’âge ressenti et l’âge physiologique, on redonne du pouvoir à chacun. On reconnaît que deux personnes du même âge peuvent avoir des parcours totalement différents, et que c’est leur élan de vie qui doit être entendu, plus que leur année de naissance.

On peut réellement influencer son âge (ressenti et physiologique)
L’âge physiologique peut être influencé. Et les preuves scientifiques sont nombreuses.
Des activités physiques légères mais régulières permettent de maintenir une bonne masse musculaire, une souplesse articulaire, un bon équilibre. Une étude de 2023 publiée dans The Journal of Physiology a montré que même entamé à 70 ans, un programme de marche et de montées d’escaliers améliorait significativement la capacité cardiovasculaire et la force des jambes en 8 semaines.
Le sommeil, la méditation, la stimulation cognitive, les liens sociaux réguliers… tout cela agit aussi sur l’âge biologique. Et surtout : ces gestes font du bien au moral. Et quand on se sent bien, on agit plus, on sort plus, on s’ouvre davantage.
Entretenir son image de soi, rester curieux, cultiver ses passions, transmettre, oser… tout cela nourrit un sentiment de jeunesse intérieure. Et ça, c’est précieux.
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"Je me sens 50 ans" plutôt que "J’ai 70 ans"
Ce n’est pas juste une pirouette. C’est une façon claire de dire : ne me classez pas trop vite. Ce que je suis ne tient pas en un chiffre.
En prononçant ces mots, on bouscule les attentes. On rappelle qu’on peut avoir 70 ans, se sentir en forme, curieux, actif — et que ça compte. C’est une manière simple, mais puissante, de reprendre la main sur son image. Et parfois, de réparer ce que les autres ont figé pour nous.
Plus on sera nombreux à l’assumer, à l’incarner, à le dire haut et fort… plus le regard collectif pourra bouger. Moins d’étiquettes, plus de vérités. Moins de clichés, plus d’élans.
L’âge comme tremplin
Chez Toutpourlesaidants.com, on aime rappeler que l’âge n’est pas un mur. C’est un point de départ.
Ce n’est pas une fin, c’est un tremplin.
Parce qu’on peut avoir 75 ans et commencer un atelier d’écriture.
Parce qu’on peut avoir 83 ans et se remettre à danser.
Parce qu’on peut se sentir utile, curieux, aimé, plein de projets… quel que soit l’âge qu’on affiche.
Changer notre regard sur l’âge, c’est faire de chaque année une possibilité, pas une contrainte. C’est permettre à chacun de s’épanouir selon son rythme, ses choix, ses envies. Et c’est aussi, pour les proches aidants, une clé : pour accompagner sans enfermer, pour proposer sans imposer, pour respecter ce que l’autre ressent au fond de lui.
L’âge n’est pas qu’un chiffre. C’est une histoire. Et elle peut être belle à tout moment.
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