Dans un monde où tout semble devoir être simple, immédiat, confortable… on oublie parfois que l’effort, le vrai, celui qui fait progresser, peut aussi être une source de joie. On l’oublie, et on le projette encore plus vite sur nos aînés : « À son âge, il ne faut plus qu’il se fatigue », « Elle mérite de se reposer », « Ce n’est pas raisonnable de lui demander ça ».
Par bienveillance, on efface peu à peu tout ce qui demande un minimum d’engagement, de concentration, de mouvement. On allège, on facilite, on évite. Et sans le vouloir, on prive certaines personnes âgées de ce qui les faisait se sentir capables, vivantes, actrices de leur quotidien.
Et si l’effort, bien dosé, bien accompagné, pouvait au contraire redonner de l’élan, du plaisir, et même de la fierté ? Et si le bien-vieillir, c’était aussi continuer à se dépasser… à sa manière ?
L’effort n’est pas l’ennemi de l’âge (au contraire)
L’effort fait peur. Il évoque la douleur, le sacrifice, la difficulté.
Et pourtant, comme le rappelle le podcast « Développer le goût de l’effort et devenir persévérant » de Chloé Bloom, l’effort n’est pas une lutte. C’est le choix conscient de mobiliser ses ressources pour quelque chose qui compte.
Et ça, les personnes âgées savent le faire. Depuis toujours. Beaucoup ont connu des existences exigeantes, pleines de responsabilités, de renoncements aussi. Elles savent ce qu’est l’endurance, la patience, la persévérance.
Mais vieillir ne veut pas dire renoncer à l’envie de progresser. Ce qui change, ce sont les conditions dans lesquelles l’effort est possible. Certaines personnes sont encore pleines d’énergie à 90 ans. D’autres, à 75, vivent avec des troubles cognitifs, une maladie chronique ou des douleurs articulaires.
Pour autant, dans toutes ces situations, il reste possible de faire des efforts. À son rythme. Avec du sens. Avec plaisir.

Quand l’effort devient un plaisir, même en cas de fragilité
Un effort n’a pas besoin d’être spectaculaire pour avoir de la valeur. Il peut être aussi simple que :
tenir une conversation cohérente malgré un début d’Alzheimer ;
se lever seul du fauteuil, même lentement, après des mois d’assistance ;
écrire quelques lignes d’un souvenir important ;
oser marcher 10 minutes de plus qu’hier ;
apprendre à utiliser un nouvel objet, un nouvel outil, une nouvelle appli.
La clé, c’est que l’effort soit adapté aux capacités de la personne, et qu’il soit désiré. Il ne doit pas être imposé, ni calibré selon des normes extérieures. Ce qui paraît minime à l’entourage peut être un vrai challenge pour la personne concernée, et donc une vraie victoire. Et c’est souvent dans ces petites victoires que la joie renaît.
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La surprotection : quand trop d’aide finit par priver
Par amour, on veut bien faire. Mais dans certaines situations, la surprotection peut devenir un frein.
On finit par faire à la place de la personne. On anticipe ses moindres besoins. On évite de « lui en demander trop » — et au passage, on évite aussi de la laisser essayer, se tromper, recommencer, s’améliorer.
Résultat : ce qui était un simple ralentissement devient une dépendance renforcée. Ce qui était une petite difficulté devient un renoncement. Et la personne finit par croire, elle aussi, qu’elle n’est plus capable.
À l’inverse, lorsqu’on ose proposer un effort adapté, en toute sécurité, sans pression… la personne peut retrouver confiance en ses capacités. Même avec une pathologie neurodégénérative, même en fauteuil roulant, même fatiguée. Il y a toujours des façons d’agir. Et de le faire avec joie.
Pourquoi l’effort est une clé du bien-vieillir
L’effort n’est pas une punition. Bien accompagné, c’est un levier d’autonomie, de motivation, de plaisir. Il donne envie de continuer. Il fait naître de la fierté. Il permet de se sentir utile, compétent, encore capable de progresser.
Physiquement, l’effort préserve la mobilité, l’endurance, la coordination.
Cognitivement, il stimule la mémoire, la concentration, la créativité.
Émotionnellement, il nourrit l’estime de soi et le sentiment d’exister par soi-même.
Et pour les proches/aidants, c’est souvent un soulagement de voir que leur parent peut encore faire, à condition qu’on lui en donne les moyens.

Aidants : et si vous proposiez l’effort comme un cadeau ?
On redoute parfois de proposer un effort à son parent âgé : « Et s’il se fatiguait ? S’il refusait ? S’il se vexait ? » Mais et si c’était, au contraire, une preuve de confiance ?
Proposer un effort n’est pas imposer. C’est dire à son proche : « Je crois que tu peux. Et si on essayait ? Ensemble ? À ton rythme ? »
Cela peut être :
lui proposer de raconter une histoire d’enfance pour ses petits-enfants ;
lui demander de choisir la recette du dimanche, et de nous guider ;
l’accompagner dans une promenade plus longue, avec pauses ;
lui proposer un jeu stimulant qui le fait un peu réfléchir ou parler ;
ou simplement lui confier une tâche concrète, avec bienveillance.
Même avec un diagnostic difficile, même avec des gestes moins sûrs, l’effort reste possible — s’il est choisi, encadré, valorisé.
Les personnes âgées ne sont pas en quête de facilité totale. Elles sont en quête de plaisir, de dignité, de lien et de sens. Et l’effort, quand il est bien pensé, peut leur offrir tout cela à la fois.
Réapprenons à voir, et à proposer, l’effort comme un espace de liberté, pas comme une contrainte. Offrons à nos proches âgés la possibilité de continuer à essayer, à progresser, à s’émerveiller de leurs propres capacités.
L’effort, c’est du mouvement. Et le mouvement, c’est la vie.

Sur Toutpourlesaidants.com, nous mettons en avant des partenaires qui réveillent ce goût de l’effort tout en respectant les différences de capacités et les fragilités de chacun. Voici quelques exemples :
Toutpourlesaidants.com est l’annuaire complet des initiatives du bien-vieillir à domicile.
Notre mission est de vous faciliter la découverte de solutions qui aideront votre parent/proche âgé à avancer en âge dans la joie, le confort, la sécurité. Pour plus de sérénité pour lui/elle, comme pour vous !