La maison, ou l’appartement, n’est pas un bien comme les autres. Pour beaucoup, c’est le centre de gravité du quotidien, l’endroit où l’on se sent protégé, entouré de repères familiers. Elle abrite nos habitudes, nos objets, parfois nos proches. Pourtant, au-delà de ce rôle de refuge, le logement porte une dimension plus large : il incarne aussi un patrimoine, une valeur économique, et une projection dans l’avenir.
Ce qui est frappant, c’est que cette signification évolue fortement selon l’âge et la génération. Pour les aînés, la maison reste souvent un trésor accumulé au fil d’une vie, symbole de stabilité et d’héritage à transmettre. Pour leurs enfants, elle est parfois perçue de façon beaucoup plus pragmatique : un actif, certes, mais aussi une charge, une source de discussions familiales parfois compliquées.
Alors, que représente vraiment la maison aujourd’hui ? Est-elle d’abord un lieu de confort et de sécurité, un héritage figé, ou au contraire une ressource vivante qui peut être mobilisée pour mieux profiter du présent ?
Un bien précieux pour les aînés
Pour les générations ayant aujourd’hui plus de 70 ou 80 ans, posséder sa maison a longtemps été l’aboutissement d’une vie. Acheter représentait un objectif majeur, parfois le projet d’une vie entière. La maison, une fois acquise, symbolisait la stabilité, la réussite et la sécurité pour soi et pour sa famille.
Beaucoup de seniors d’aujourd’hui ont une relation affective forte avec leur logement : c’est “leur bien”, celui qu’ils ont payé grâce à des efforts sur plusieurs décennies, et qu’ils voient comme un héritage à transmettre à leurs enfants. Dans certains cas, cette valeur patrimoniale est presque plus importante que la valeur d’usage quotidienne. Même si le logement devient inconfortable ou difficile à entretenir, l’idée de “laisser quelque chose aux enfants” l’emporte.
On retrouve là une vision du patrimoine profondément ancrée dans l’histoire du XXᵉ siècle : transmettre sa maison, c’est transmettre une sécurité et une preuve de stabilité. C’est un repère identitaire, parfois un dernier pilier qui résiste au temps qui passe.

Une vision plus pragmatique pour les enfants
Du côté des générations suivantes, la perception est souvent bien différente.
Les enfants d’aujourd’hui, qui approchent ou dépassent la cinquantaine, ont grandi dans un contexte plus mobile : déménagements liés aux études, aux carrières professionnelles, recompositions familiales… Le logement n’a plus cette même dimension de “foyer unique”.
Résultat : la maison des parents est parfois regardée avec moins d’affect. Elle peut sembler trop grande, trop coûteuse à entretenir, voire source de conflits quand elle doit être partagée entre plusieurs héritiers. Dans certaines familles, on parle davantage de “poids” que de “cadeau” : impôts, frais de rénovation, discussions interminables entre frères et sœurs…
Cette différence de perception crée un décalage générationnel : les parents valorisent la maison comme héritage sentimental et patrimonial, alors que leurs enfants adoptent une approche plus rationnelle, voire détachée.
Le logement comme ressource vivante
Faut-il pour autant opposer ces visions ? Pas forcément.
Peut-être est-il temps de repenser la maison non pas comme un bien figé, mais comme une ressource vivante, utile au présent autant qu’à l’avenir.
En effet, la maison n’est pas qu’un objet de transmission. Elle peut être améliorée, aménagée, transformée pour devenir un lieu de confort et de sécurité adapté aux besoins de ses habitants. Elle peut aussi, grâce à sa valeur patrimoniale, financer des projets ou soutenir la qualité de vie au quotidien.
Plutôt que d’attendre qu’elle devienne une charge pour les héritiers, le logement pourrait être utilisé dès maintenant pour apporter plus de sérénité aux parents et, indirectement, à leurs enfants.
Des solutions existent déjà pour rendre les espaces plus agréables, plus accessibles et plus sûrs. D’autres permettent de libérer une partie de la valeur du bien immobilier, sans le vendre, afin de financer des aménagements ou de se faire plaisir.
La maison peut ainsi être envisagée comme un levier : un outil de liberté et d’autonomie, au lieu d’un simple héritage différé.
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Les aménagements : un investissement pour l'avenir ?
Pendant longtemps, beaucoup ont craint que l’installation d’une douche à l’italienne, d’un monte-escalier ou de barres d’appui “dévalorise” un bien immobilier, en lui donnant une image trop marquée par la dépendance. Mais l’histoire récente montre que la perception peut totalement évoluer.
Prenons la douche à l’italienne : à l’origine, elle a été pensée pour répondre à des besoins d’accessibilité, en supprimant le manque d’accès de la baignoire, ou la marche du receveur de douche. Elle permettait notamment un passage sans obstacle, même pour une personne en fauteuil roulant. Elle était d’abord considérée comme une installation purement fonctionnelle, pas forcément esthétique. Mais au fil des années, son côté pratique, son confort et son design épuré, qui a profondément évolué avec le temps, l’ont imposée comme un standard moderne de la salle de bain. Aujourd’hui, c’est un argument de vente : de nombreux acheteurs la plébiscitent, qu’ils soient jeunes ou âgés, sportifs ou non.
Cet exemple montre que ce qui peut sembler “stigmatisant” à un moment donné peut, avec l’évolution des modes de vie, devenir un atout majeur. Avec le vieillissement de la population, il est probable que les logements déjà adaptés aux mobilités réduites deviennent particulièrement recherchés dans les années à venir.
Ainsi, aménager sa maison aujourd’hui ne signifie peut-être pas seulement améliorer son confort personnel, mais aussi anticiper une valeur nouvelle sur le marché immobilier.
Redonnons à la maison son vrai rôle
La maison n’est pas faite pour être un fardeau, ni pour être figée dans une logique de transmission qui, bien souvent, ne correspond plus aux attentes des générations suivantes. Elle est un lieu de vie, et à ce titre, elle doit rester vivante.
L’attachement des aînés à leur logement n’a pas à s’opposer au pragmatisme de leurs enfants. En repensant son usage, en l’aménageant et en valorisant son potentiel, la maison peut devenir un atout pour toutes les générations : sécuriser le quotidien, alléger les inquiétudes, financer des projets, et même prendre de la valeur demain.
Il est temps de changer de regard : la maison ne doit plus être seulement un héritage à préserver, mais une ressource à activer.

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